Kehler FV - FV Schutterwald: 4-0 (1-0)

Renversant. Voilà le qualificatif que j'aurai cherché jusque tard dans la nuit de samedi à dimanche dernier, mal de crâne inclus. Après tout, cela aurait dû me venir bien plus tôt, car ce mot résume pour moi non seulement le match contre Schutterwald, mais également la saison qui s'achèvera dimanche prochain.

Renversante cette saison, parfois pour le pire. Comme ces nombreux matchs perdus dans la dernière demi-heure, malgré un jeu et des adversaires plus que maîtrisés. Comme ces routes arpentées mi-septembre pour ne récolter qu'au mieux un regard surpris, voire rien du tout. Mais surtout renversante pour le meilleur. Comme une équipe capable de renverser la vapeur. Sur le terrain tout d'abord, forcément, car on les sentait déja bien en début de saison. Le jeu développé par cette équipe a fait plaisir à voir et les résultats ont fini par suivre. Mais surtout en dehors du terrain, comme ces nombreux gestes et marques d'attention reçues durant cette saison, qui m'ont touché, voire ému, par exemple un soir d'octobre sur une pelouse hostile à Rammersweier. En un mot, déjà un grand merci pour cette saison et ces émotions.

Étonnant, donc, que je me sois fait surprendre samedi dernier par de nouveaux renversements. Le départ de Dejan Zdraveski, appris il y a quelques semaines et à peine digéré, je me vois confronté avant le début du match aux départs de deux figures clé: Elyes Bounatouf et Simon Schulze. Le premier co-capitaine et joueur incontournable de l'équipe depuis maintenant sept ans; le second - au risque de me répéter - adjoint, joueur, kiné, traducteur, bref: quatre départs en un.

Paf, on se prend ça bien dans la gueule et on assiste (silencieux car service d'ordre oblige) au match, je vous le donne Émile, renversant. Car si je n'avais plus vraiment la tête au foot après toutes ces annonces, le verts me donnèrent l'impression de ne pas y être non-plus. Et il aura fallu un grand Karim Banaken pour préserver les Kehlois d'encaisser un, deux, voire trois buts en première période. Aussi, il aura fallu l'inspiration de Jordan Jovic et la vitesse de Dejan Zdraveski, pour permettre au buteur maison Jérémy Stroh - comme souvent bien placé - de mettre les verts sur orbite peu avant la mi-temps: 1-0, un peu contre le cours du jeu quand même. Apparemment, les Kehlois profitèrent de la pause pour remettre leurs pendules à l'heure. Les visiteurs de Schutterwald ne virent plus la lumière du jour en deuxième période et encaissèrent trois buts de plus, par Arber Paqarizi et Luka Gogitadze, bien aidés par leurs compères Yohann Mavoungou et Jérémy Stroh.

D'aucuns pourraient penser: après une telle entame de match, quelle renversante victoire quatre buts à zéro, en point d'orgue d'un après-midi renversant et d'une saison renversante? Allons donc: la cerise sur le gâteau était réservée pour la troisième mi-temps, en apprenant le suspens de la signature pour la saison à venir de plusieurs cadres de l'équipe, et non des moindres. Une nouvelle qui me laissa quelque peu sonné et qui, après tout, devait être la vraie raison pour mon mal de crâne du dimanche matin. J'espère qu'on ne m'en portera pas grief, mais il faudra tout de même m'expliquer pourquoi on signe d'abord le gros de l'équipe, puis de nouveaux joueurs, avant de parler aux cadres. Renversant, non?